Grâce à la miniaturisation des composants électroniques, il est devenu possible, au début des années 1990, de concevoir un ordinateur de poche.
Apple s'est attelé à cette tâche, et a conçu ex nihilo une plate-forme matérielle et un système d'exploitation.
L'idée générale était de disposer d'un appareil d'une taille commode, permettant à la fois d'emporter avec soi les données personnelles (agenda, liste de contacts), et de travailler sur des données chemin faisant.
        « Say hello to Newton »
Le résultat présenté au public en août 1993 comportait les solutions suivantes pour atteindre cet objectif :
• sur le plan matériel
- un appareil portatif, pesant 400 grammes, d'environ 18 sur 11 centimètres
- un grand écran tactile, affichant 336 sur 140 pixels
- un port PCMCIA
- un port AppleTalk/LocalTalk/série RS232
- un port infrarouge (d'abord Sharp ASK, puis IrDA et ASK)
• sur le plan logiciel
- un système d'exploitation (graphique, à la différence des PC sous MS-DOS de l'époque, rappelez-vous) tirant parti de l'écran tactile
- un affichage orientable, à l'italienne (mode portrait) ou oblong (mode paysage)
- une reconnaissance d'écriture naturelle (n'ayant pas recours à un alphabet simplifié, comme Graffiti)
- une série d'applications pour travailler sur ses données personnelles (agenda, répertoire, traitement de texte, feuille de calcul, module de dessin)
- une aptitude à la communication pour importer ou exporter les données en question
        Le PDA (pour Personal Digital Assistant), terme introduit en 1993 par John Sculley, alors à la tête d'Apple, était né. Il s'appelait Newton (la pomme ne tombant pas loin de l'arbre, ou, en l'occurrence, Newton ne tombant pas loin de la Pomme) pour désigner le système d'exploitation qui l'animait, et MessagePad pour désigner l'appareil (la plate-forme matérielle) en lui-même.
Pendant cinq ans différents MessagePad se sont succédés. La reconnaissance d'écriture est devenue très rapidement fiable (à partir de mars 1994, avec le MessagePad 100), l'autonomie s'est améliorée et avec le passage au Newton OS 2 en avril 1996 (qui a eu la distinction « Système d'Exploitation de l'année », contre un certain Windows 1995) le Newton a sensiblement accru ses capacités de communication.
Quelques séquences QuickTime vous montrent le Newton à l'œuvre.
La synchronisation avec Mac ou PC (par IrDA, série ou TCP/IP) offrait une interaction commode entre environnement de bureau et l'informatique nomade. L'agenda et répertoire de bureau ont par ailleurs été repris par Palm, et constituent aujourd'hui Palm Desktop.
Au même moment, en 1996, le matériel fait un bond qualitatif, avec l'introduction des MessagePad 2000, nettement plus puissant que son prédécesseur le MessagePad 130.
En novembre 1997, le Newton arrive à pleine maturité, avec le MessagePad 2100 et l'ancêtre des TabletPC, l'eMate 300, qui intègre un écran plus grand (mais affichant la même résolution que les MP 2x00) et un clavier.
À cette époque, des milliers d'applications existent déjà, allant de la bureautique (texte, calcul, dessin, base de données), la communication (GSM, ethernet, internet, courriel), l'imagerie (connexion aux appareils photo) à la localisation GPS ou les mesures (eProbe).
Toutefois, Apple est en pleine tempête, et décide, après des hésitations (un moment, Newton est filialisé), d'abandonner tout développement. Avec cette annonce, faite le 27 février 1998, Newton est mort, du moins pour Apple.
        
Nostalgie ou utilité
        actuelle
        
        
        Cependant, bien que déclaré mort, Newton n'est pas tout de
        suite enterré. En effet, il existe encore aujourd'hui une
        communauté active qui se sert du Newton pour des
        utilisations très diverses.
        
        
        Des développeurs ont rendu le Newton compatible avec
        certaines innovations informatiques introduites après
        l'arrêt du Newton par Apple, comme le WiFi ou encore le
        Bluetooth. Les cartes ATA sont désormais prises en charge,
        les comptes courriel IMAP interrogés sans encombre.
        
        
        L'engouement qui continue d'exister pour ce gros PDA avec
        son rétro-éclairage si typique (vert, d'où la couleur
        dominante de ce site) peut s'expliquer de plusieurs façons.
        
        
        Il existe une certaine nostalgie, le charme qu'exerce un
        appareil qui est certes vieux (surtout selon les standards
        informatiques), mais qui est toujours fonctionnel. Allumer
        un PowerBook 100 et voir tout ce qu'on pouvait déjà faire
        avec le système 7, procure une sensation semblable.
        
        
        Mais la nostalgie n'explique pas tout. Le MessagePad garde
        également un attrait par le fait qu'il sait toujours se
        rendre utile, voire qu'il n'a toujours pas d'équivalent
        dans certains domaines.
        
        
        Son système de reconnaissance d'écriture reste étonnant
        d'efficacité. D'ailleurs, Apple l'a ressorti de ses cartons
        avec Mac OS X, en le rebaptisant « Inkwell ».
        Mais, il reste plus commode d'écrire directement sur un
        écran tactile que d'utiliser une tablette tactile raccordée
        à un ordinateur. Surtout lorsqu'on est dans un train, à la
        plage ou sur l'Everest (où le Newton est d'ailleurs allé,
        doté d'un système de communication par satellite et une
        connexion à un appareil photo numérique pour envoyer les
        images de l'expédition à l'aide de « Tibet »).
        
        
        L'interface graphique, qui avait déjà un
           Dock tout comme MacOS X, reste très convivial et souple.
        
        
        La synthèse vocale, en anglais, fonctionne à merveille
        (faites vous lire vos courriels par Zarvox); il y eût même
        une version de reconnaissance vocale en chantier chez
        Dragon.
        
        
        Les grands points forts du Newton sont à la fois sa
        souplesse (prise en charge d'extensions PCMCIA de toutes
        sortes), son autonomie et ses capacités de communication,
        rendant le PDA évolutif.
        
        
        Et
        maintenant?
        
        
        Si l'on cherche une machine qui affiche des photos couleur
        ou qui parcourt rapidement des sites web compliqués écrit
        en flash, le Newton ne convient pas; si vous voulez écouter
        des MP3, vous pouvez le faire, mais achetez plutôt un
        iPod...
        
        
        En bref, demandez au Newton de faire ce qu'il sait faire
        avec aisance, cela vous évitera des frustrations et vous
        découvrirez un outil d'une utilité encore tout à fait
        actuelle.
        
        
        Si vous souhaitez par exemple :
        
        
        - saisir des notes sans avoir à les retaper
           ensuite sur votre ordinateur,
        
        - rédiger des courriels avec votre écriture et les envoyer sans fils, par WiFi
        
        - utiliser un agenda et un répertoire efficaces et
        conviviaux
        
        - envoyer ou recevoir des fax sans
           télécopieuse
        
        - interroger votre courriel par un réseau ADSL ethernet ou sans fil, ou
           avec un modem RTC
        
        - préparer un courrier dans le train, ou entrer des données
        dans une base de données, ou enregistrer des annotations
        vocales
        
        - lire un bouquin électronique (« eBook »)
        
        - télécommander votre téléviseur ou chaîne hifi par
        infrarouge
        
        - disposer d'un navigateur GPS
        
        - jouer aux échec contre « Deep Green »
        
        
        … le Newton reste un outil parfait, car à la fois
        efficace et ludique.
        
        
        Ce site présente le Newton, ses différents modèles, les
        accessoires qui étaient (ou sont) disponibles, des
        publicités et un peu de documentation. En dernier lieu, une
        page avec des liens permettra de trouver d'autres sites
        dédié au PDA vert.
        
        
