MessagePad (août 1993)
Le MessagePad, souvent désigné par « OMP » pour Original MessagePad afin de le distinguer de son successeur qui hérite de son boîtier, a été introduit en août 1993.
Il s'agit d'un appareil d'un nouveau genre, appelé Personal Digital Assistant. Ce terme, PDA, est resté dans les mœurs pour nommer un agenda électronique.
Le nom MessagePad devait indiquer qu'il s'agissait d'un appareil communiquant, permettant de manipuler des données en tout genre (traitement de texte, feuilles de calcul, dessins), et de les envoyer ou d'en recevoir, que ce soit par câble série ou en réseau AppleTalk, sans fil GSM, par fax, modem ou par infrarouge (IrDA ou Sharp ASK).
La vocation du MessagePad était en effet d'être bien plus qu'un simple agenda. Par l'interconnexion des données (toute application ayant accès à toute information résidant dans sa mémoire), une « intelligence artificielle » chargée de deviner ce que l'utilisateur souhaite faire, des capacités de communication (mise en réseau, téléphonie, transmission de données fax et numérique) et, surtout, la reconnaissance de l'écriture —c'est-à-dire la possibilité d'écrire sur l'écran tactile en langue naturelle et non avec un alphabet adapté comme le Graffiti des Palm— les Newton ouvrait tout un éventail de possibilités.
Un connecteur PCMCIA (appelé PC Card de nos jours) permettait d'utiliser des cartes de stockage (mémoire flash non volatile), des cartes de communication (modem/fax, GSM) et plus tard des GPS, carte ethernet (voire, depuis, des cartes ATA, WIFI ou Bluetooth).
Le premier modèle n'atteignait cependant pas les 95% de réussite dans la reconnaissance d'écriture, d'où une réception mitigée du MessagePad.
Caractéristiques techniques :
- Processeur : ARM 610 à 20 Mhz
- Mémoire : 4 Mo de ROM, 640 k de RAM
- Affichage : 336 x 240 points
- Newton OS : 1, 1.1 (Anglais)
- Ports : 1 port PCMCIA, IrDA/SHARP ASK, série DIN-8
MessagePad 100 (mars 1994)
Une mise à jour des premier MessagePad était lancée en mars 1994. Dans le même boîtier que le MessagePad originel, un nouveau ROM et le système Newton OS 1.2 assurait une amélioration notable de la reconnaissance d'écriture.
Caractéristiques techniques :
- Processeur : ARM 610 à 20 Mhz
- Mémoire : 4 Mo de ROM, 640 k de RAM
- Affichage : 336 x 240 points
- Newton OS : 1.2, 1.3 (Anglais, Allemand)
- Ports : 1 port PCMCIA, IrDA/SHARP ASK, série DIN-8
MessagePad 110 (mars 1994)
Le MessagePad 110 bénéficiait d'un nouveau design; l'écran était légèrement plus petit (320 sur 240 pixels, contre 336 sur 240 pixels pour l'OMP et le MessagePad 100), l'autonomie accrue.
La mémoire vive était de 1 Mo contre 640 Ko auparavant.
Caractéristiques techniques :
- Processeur : ARM 610 à 20 Mhz
- Mémoire : 4 Mo de ROM, 1 Mo de RAM
- Affichage : 320 x 240 points
- Newton OS : 1.3 (Anglais, Allemand)
- Ports : 1 port PCMCIA, IrDA/SHARP ASK, série DIN-8
MessagePad 120 (octobre 1994)
Disponible en Anglais, Allemand et Français, le MessagePad 120 était présenté au public au CeBit de Hannovre, en Allemagne, en octobre 1994.
La dernière version du MessagePad 120 pouvait accueillir Newton OS 2 et disposait de 2 Mo de mémoire vive.
Caractéristiques techniques :
- Processeur : ARM 610 à 20 Mhz
- Mémoire : 4 Mo de ROM, 1, puis 2 Mo de RAM
- Affichage : 320 x 240 points
- Newton OS : 1.3 (Anglais, Allemand, Français), 2.0 (Anglais, Allemand)
- Ports : 1 port PCMCIA, IrDA/SHARP ASK, série DIN-8
MessagePad 130 (avril 1996)
Le grand bond en avant fait par le passage de Newton OS 1 à 2 était servi par le MessagePad 130, sorti en avril 1996. Le rétro-éclairage de l'écran tactile rendait l'appareil plus lisible.
La ROM (mémoire morte interne), où réside le système d'exploitation, les application et les données, était toujours de 4 Mo; la mémoire vive était portée à 2,5 Mo.
Caractéristiques techniques :
- Processeur : ARM 610 à 20 Mhz
- Mémoire : 4 Mo de ROM, 640 k de RAM
- Affichage : 320 x 240 points, avec ou sans rétro-éclairage
- Newton OS : 2.0 (Anglais, Allemand)
- Ports : 1 port PCMCIA, IrDA/SHARP ASK, série DIN-8
MessagePad 2000 (avril 1996)
En 1996, le MessagePad 2000 voit également le jour. Il constitue une évolution radicale par rapport aux modèles précédents, exprimée par le bond quantitatif dans sa désignation, passant de 130 à 2000.
Depuis le début, les MessagePad avaient recours à un processeur de type RISC (Reduced Instructions Set Calculator) ARM 610. Le MessagePad 2000 bénéficie d'un processeur de nouvelle génération, StrongARM 110, cadencé à 162 Mhz (contre le ARM 610 à 20 Mhz pour ses prédécesseurs).
En outre, l'appareil a deux connecteurs PCMCIA (type II), 8 Mo de ROM et 5 Mo de RAM.
Son grand écran rétro-éclairé (480 sur 320 pixels) affiche 16 niveaux de gris.
Disponible avec Newton OS 2.1, en Anglais ou Allemand, le MessagePad peut accéder à internet avec les logiciels optionnels Newton Internet Extension et une carte ethernet.
Caractéristiques techniques :
- Processeur : StrongARM 110 à 162 Mhz
- Mémoire : 8 Mo de ROM, 5 Mo de RAM
- Affichage : 480 x 320 points, 16 niveaux de gris, rétro-éclairage
- Newton OS : 2.1 (Anglais, Allemand)
- Ports : 1 port interne, 2 ports PCMCIA, IrDA/SHARP ASK, NIC, micro intégré
MessagePad 2100 (novembre 1997)
Dernière évolution majeure de la gamme, lâchée en novembre 1997, le MessagePad 2100 reprend le design de son aîné, mais intègre 8 Mo de mémoire vive et contient d'office tout ce qu'il faut pour tirer avantage d'Internet, notamment un butineur (Nethopper) et un programme de courriel (EnRoute).
Ordinateur communicant et portable par excellence, le MessagePad 2100 était certainement le PDA le plus polyvalent de son époque (voire de toute époque jusqu'à maintenant, par l'intégration remarquable du matériel et du logiciel et par le nombre d'extensions envisageables via les deux connecteurs PCMCIA).
Une image en QuickTime VR est disponible ici.
Caractéristiques techniques :
- Processeur : StrongARM 110 à 162 Mhz
- Mémoire : 8 Mo de ROM, 8 Mo de RAM
- Affichage : 480 x 320 points, 16 niveaux de gris, rétro-éclairage
- Newton OS : 2.1 (Anglais, Allemand)
- Ports : 1 port interne, 2 ports PCMCIA, IrDA/SHARP ASK, NIC, micro intégré
eMate 300 (novembre 1997)
Également présenté au public (mais en premier lieu uniquement au public scolaire) en novembre 1997, l'eMate 300 tranche avec les MessagePad.
Ressemblant davantage à un ordinateur portable qu'à un PDA, la machine intègre un clavier.
Avec son StrongARM 710a à 25 Mhz et 2,5 Mo de Ram (toutefois extensible à 7 Mo), l'eMate était moins puissant que le MessagePad 2000/2100, et il avait un seul connecteur PCMCIA (pouvant accueillir des cartes de type I, II ou III, contre type I et II seulement pour les MessagePad 2x00).
Cependant, doté d'un grand écran tactile, affichant la même résolution que les MessagePad 2x00, l'eMate ouvrait la voie à une nouvelle façon de travailler : les données pouvaient être saisies soit à l'aide du stylet, soit avec le clavier.
En quelque sorte, l'eMate est l'ancêtre des TabletPC, au même titre que le MessagePad de 1993 est l'aïeul des PDA et agendas électroniques.
Dans les écoles, des logiciels spécifiques permettaient d'utiliser les eMate en lien avec un Mac ou un PC pour constituer un « Environnement d'Apprentissage Distribué ».
Accueilli avec enthousiasme par les critiques, qui avaient déjà amplement loué les MessagePad 2x00, l'eMate a rencontré le succès.
Une image en QuickTime VR est disponible ici.
Caractéristiques techniques :
- Processeur : StrongARM 710a à 25 Mhz
- Mémoire : 8 Mo de ROM, 3 Mo de RAM
- Affichage : 480 x 320 points, 16 niveaux de gris, rétro-éclairage
- Newton OS : 2.1 (Anglais)
- Ports : 1 port mémoire interne, 1 port PCMCIA, IrDA/SHARP ASK, NIC, série DIN-8, sortie son
Février 1998
Le MessagePad 2000 et l'eMate 300 sont de la main de Jonathan Ive (également responsable de l'iMac, PowerBook et PowerMac des dernières années), d'où l'alliance entre design utile, élégance et un aspect ludique.
L'aventure a été arrêté brutalement en février 1998 avec l'annonce faite par Apple, alors en pleine difficulté, de l'arrêt de toutes les activités liées à newton.
Par ailleurs, d'autres fabriquants ont produit des Newton. Les modèles les plus intéressants sont peut-être ceux de Motorola (le Marco, avec un système de communication sans fil, déjà), de Siemens (le NotePhone, hybride entre Newton et téléphone) ou Schlumberger (le Dr Wattson, avec lecteur de carte vitale -élémentaire, mon cher-, à destination des médecins français).